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Alors que tous les pronostics prédisaient son décollage au lendemain du démembrement de la province orientale, la Tshopo n’a jamais réussi à le confirmer. Au lieu de ça, elle n’a fait que décevoir au fil du temps. Ces deux dernières années ont constitué le paroxysme de cette dégringolade aux plans politique, économique, social…faisant passer du niveau d’espoir au niveau gloriole.
Mon diagnostic personnel de ce chaos général fait ressortir deux causes principales : l’absence d’un leadership politique visionnaire et la dilapidation des ressources disponibles.
Des leaders sans leadership
Kisangani a donné à l’immense RDC des politiques évasés. Pourtant dans la province où il est chef-lieu, les politiciens sont les premiers porte-malheurs du peuple. Tout comme l’imbroglio qui a maintenu au pouvoir Walle Lufungula, l’ancien gouverneur ; l’intérimaire au Gouvernorat a vu son séjour prolongé plusieurs fois. À la base, des politiciens se battent encore pour leurs intérêts, alors que la megestion est tant décriée ici et là.
La Tshopo a bénéficié, lors du démembrement en 2015, de toutes les infrastructures les plus précieuses de la Province Orientale. Douloureusement, je suis tenté de l’affirmer, elle n’a pas bénéficié des cerveaux moteurs de ce coin du pays. L’on y voit clairement l’absence d’un leadership politique assidu. Ainsi, le suivisme politique a encore sa place dans la politique. Pendant ce temps, sur l’échiquier national, chaque province pèse grâce à ses leaders politiques et leurs partis.
Lumumba et tous les autres grands noms politiques attachés à la ville de Kisangani constituent, d’une façon ou d’une autre, la joie et le signe de la renaissance pour le Congo. Soulevons un fait : ils ne sont pas tous d’origine Tshopo. Ceci me pousse à vouloir savoir si, l’écologie Tshopo est seulement favorable à l’épanouissement des politiques en provenance des autres provinces que de ses propres fils du terroir.
Tshopo, terre d’élection de la politique de ventre
En quête du pouvoir, l’on signifie devant tout le monde que le peuple sera le fils unique, pour qui on va se couper à mille morceaux. Une fois la chaise occupée, l’argent récupère le centre, les coins et les recoins de la vision. Pas besoin d’un exemple pour le comprendre !
Cette province est semblable à un enfant orphelin dont l’héritage dépasse ses capacités managériales. Ainsi, dans cette faiblesse de ne rien mener à bon port, seules les ressources financières constituent la plus grande attraction dans la gestion. L’on a encore à chaud le $ un million cinq cent mille contracté pour les indemnités de sortie d’un gouvernement déchu et des subsides des députés. Je m’attendais à ce qu’une telle dette soit contractée pour réhabiliter les routes nous reliant à l’intérieur de la province. Mais hélas !
Faisant l’état des lieux des infrastructures, l’on sent que la province ne bénéficie en rien de tout ce qu’il produit comme gain. Les routes de desserte agricole devenues sentiers; la centrale hydroélectrique tombe en panne comme-ci programmée pour cela ; les écoles sans bancs ni tableaux…
Si l’on peut dire ”le Congo est grand, il exige de nous la grandeur”, mettons le, en gras à l’entrée de Kisangani ” la Tshopo est grande, elle exige de nous la grandeur”.
Gaston MUKENDI
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