C’est la plus grande province du pays qui connait toutes ces humiliations. À la Tshopo, avant d’aller en vacances parlementaires, l’hémicycle devenait un tatami, à chaque rencontre des députés. Comme si, les arts martiaux, même en veste, constituent une importante compétence pour les députés provinciaux.
L’organe délibérant a deux bureaux. Le bureau d’âge se veut en fonction. Et le bureau Bokungu, celui du Président élu, se considère maître de l’Assemblée. Chacun est prêt à tout pour se trouver sa place.
Députés, mais pas Honorables
Grandissant, entre amis, l’on ne pouvait plus s’échanger des coups. C’est une pratique considérée infantile. Le faire était la plus grande preuve de l’immaturité. Ainsi, l’on ne pouvait que privilégier la voie pacifique, signe de sagesse et de dignité. Vous êtes d’accord avec moi, je l’espère !!!
Les algarades des députés provinciaux apportent une abjection sur eux-mêmes d’abord, et puis sur la province. Dans leurs débats violents, le désaccord fait les bons offices à la haine. Sortir de cet état, la province devra d’abord en payer ‘ innocemment un prix. D’où nous dire s’ils se battent pour qui et pourquoi… le peuple n’en a aucune idée.
Les prochaines sessions sacrifiées ?
Après la fête, dit-on, c’est la défaite ? L’année dernière, l’assemblée provinciale de la Tshopo a été proclamée meilleure de la RDC. Ce fut bien en l’apprenant puisque notre province occupe le plus souvent les dernières positions. Maintenant, les prochaines sessions, quelle en seront la suite ? Pendant que les législateurs auront tendance à se repousser ?
Une session extraordinaire devra avoir lieu pour investir le nouveau Gouvernement. Mais qui donc, du bureau d’âge ou bureau Bokungu, va le faire ? Déjà depuis ce vendredi 26 août, le climat tendu à l’assemblée vient de s’annoncer. Les deux bureaux se contredisent dans leurs communiqués. Ce qui met déjà en mal le Tshopolais.
Ces députés ont décrié pendant des mois le comportement de l’ex Gouverneur Walle Lufungula. Semble-t-il que celui-ci leur bloquait l’accès à certains services pour le contrôle parlementaire. Maintenant, que nous avons un nouveau Gouverneur, ces mêmes députés veulent devenir un frein à notre Gouverneure. Et comment auront-ils le temps de remplir cette mission alors qu’ils se battent pour occuper la direction de l’assemblée ?
Toutefois, sachez que tous ne sont pas Martiaux. Il y a sûrement ceux dont la sagesse guide les réactions. Cependant, la réputation de cette législature devient nauséabonde. Et le peuple ne se sent plus représenté.
Gaston MUKENDI