22 octobre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

100.000$ au chef de l’Etat : cette séduction politique au goût d’une corruption morale

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En RDC, les élections sont prévues au mois de décembre selon le calendrier de la CENI. Ainsi, ils se dégagent des soutiens multiformes aux leaders politiques qui se sont surtout pointé candidats à la magistrature suprême. Dans la Grande Orientale, aujourd’hui démembrée en 4 provinces autonomes, une collecte de fonds, organisée dans le but de payer la caution pour la candidature de Félix Tshisekedi, actuel président en exercice de la RDC, a abouti.

Que vaut cette somme pour la population de cette région ? Serait-elle une façon de corrompre moralement le chef devant le bilan chaotique de ces donateurs ? Je tente de rencontrer ce questionnement dans les lignes qui suivent.

Le bilan précède la réélection

Quasiment dans toutes les démocraties, la réélection des dirigeants ayant occupé des postes politiques de décision se joue sur base des résultats. Lesquels, généralement, auraient été accomplis lors de leur mandature. C’est sur base des résultats probants et palpables que les gouvernés décident de reconduire les élus.

En France, la réélection de Macron en 2022 s’était appuyée sur son premier quinquennat moyennement positif. Voilà un exemple probant que ce sont les résultats qui conditionnent la réélection d’un leader politique et qui parlent, sans brutalité, à sa place.

Dans l’espace Grande Orientale, c’est autre chose. Ces dirigeants, kakistocrates en première vue s’il faudrait nommer le chat par son nom, n’ont presque pas de bilan à présenter pour leur réélection. Et l’unique façon de les assurer, c’est de payer la caution de candidature pour le chef de l’état. N’est-ce pas une corruption morale ?

Une autre voix, une autre misère mise sur le dos

C’est aberrant de se procurer certains privilèges lorsque le mal nous malmène, voyons-nous. Et le moyen le plus efficace de le bouter hors de soi est celui d’en prendre des nouvelles stratégies. Les élections, quoiqu’elles ne changent surtout pas un peuple, peuvent constituer une voie pour faire partir certains insensibles à la misère populaire.

N’est-il pas concevable que voter pour un mandat de plus à ceux qui ne se préoccupent pas du peuple serait une façon de prolonger l’insécurité en Ituri ? De valoriser la paupérisation croissante aux Uelés ? De perpétrer la pénurie de l’électricité et de l’eau dans la Tshopo ? De favoriser la disparition de nos routes et de nos patrimoines ? Le choix devient clair.

J. Kangamina Musingilwa

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