CAA est restée l’unique compagnie aérienne (du reste privée) qui organise les vols de Kinshasa à l’arrière du Pays. C’est la conséquence de la suspension des vols Congo Airways (Compagnie de l’Etat) du fait de ses problèmes cycliques et conjoncturels. Un monopole de fait sésame des reports fortuits et non avisés des vols, marchandage des places malgré les billets officiellement vendus.
Pourtant, voyager par avion, la belle vie d’autrefois représentait un luxe qui perd complètement son standing. Déjà l’identification des passagers ressemble à la batille quotidienne pour monter dans le Bus qu’on appelle Esprit et vie. Toute l’élégance disparaît : on transporte, on transpire, on parle, on fait face à des réactions qui énervent. Il faut vraiment déployer la force motrice.
CAA, Compagnie Anarchique d’Aviation
Avoir son billet à la main ne garantit plus le voyage. CAA vend continuellement des billets sans tenir compte des sièges disponibles. Ainsi plus de 200 personnes, pour une destination, se retrouvent en train d’espérer voyage dans un appareil de 150 sièges, par exemple. Plus de 50 passagers, ayant à la veuille reçu la confirmation du voyage, via un sms, après des efforts considérables, se voient écartés sur le champ. Désordre ! C’est une Compagnie Anarchique d’Aviation.
La sélection des passagers à déplacer ne se fait plus sur base de réservation. Voilà la réalité. Des billets réservés deux semaines avant ratent le voyage. Par contre, certains réservés à la veille trouvent des sièges. C’est la loi du plus fort. Il n’y a plus de sièges quand il n’y a pas d’argent. Il suffit de donner 50$ pour qu’une place se fasse voir. Concussion !On l’a vécue à l’aéroport international de N’djili.
Le congolais et le syndrome de la corruption
Par où passe le Congo, l’on peut déduire qu’il s’agit d’un peuple abandonné. Oui, délaissé par son gouvernement qui s’est laissé être surpris par la faillite de sa propre compagnie. La culture d’anticipation ou de prévention a échappé aux plus stables de la nation. Les représentants des populations, peut-on le dire, n’ont pas eu le temps de suivre de près la situation de Congo Airways. Pourtant, les signes d’une compagnie mourante ont été prévisibles.
Mais que font les congolais, victimes directes de CAA et du gouvernement congolais ? À l’aéroport, on préfère corrompre avec 50$ que de réclamer un droit légal. Certains appellent tel ministre ou telle autorité pour se trouver des sièges. Que d’appeler ces autorités pour réclamer l’ordre ou pour les interpeller sur la gestion des affaires de l’État et le droit de la population. Aucune exigence. On préfère entretenir le péché.
Le problème n’est pas si grave, c’est le désordre constaté qui est sérieux. Vendre des billets, prévenir les clients, puis les accueillir à l’aéroport selon l’ordre de réservation ; voilà qui est mieux. Kinshasa est une ville dépensière. Déclasser un client à la dernière minute peut aller jusqu’à provoquer la mort.
Gaston MUKENDI