21 novembre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

« NALELA BA MÈRES » : un manque de respect pour les femmes congolaises

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Les stars musicales, en RDC, font partie des éducateurs de masse. Leurs chansons, à la portée de quiconque, résonnent à répétition sur le mental d’un peuple. D’où l’importance de censurer quelques-unes qui blessent les mœurs. Car, une chanson peut être le début et la normalisation d’une tradition.

Les mères encore déshonorées  !

Depuis quelques mois, la chanson « libulu » de DJ Momboshi véhicule un message peu commode. Un texte dépréciatif à l’égard de la femme, future mère. Et voici, depuis le 22 mars 2024, « NALELA BA MÈRES » ; un titre qui va aux antipodes de nos attentes éducatives. Son auteur, KONHEE, est le jeune frère de Zozo Machine, l’une des stars du respectueux groupe MPR.

Le rappeur Kinois promeut le phénomène « bébé boutchou » qui consiste, pour un jeune garçon à entretenir des rapports intimes avec une femme assimilable à sa mère. Et cela, quoiqu’elle soit mariée. Le clip montre une mère sexagénaire en train de tromper son époux avec un jeune garçon d’une vingtaine.

Ainsi, chante-t-il : « épayi ya mère naza n’a deux fonctions : azo zua nga mwana ; azo zua nga pe makango ». L’on peut encore l’entendre dire : « ba jeunes filles mutu pasi, ba jeunes filles kaka mbongo ». Cet artiste musicien prête un argument aberrant aux jeunes garçons, oisifs et sans certitude de lendemain, de devenir des « gigolos » dans une société en crise d’affections.

Jeune et enfant d’une femme, soit-il, KONHEE vient de manquer de respect aussi bien à la culture congolaise qu’ à toutes les mères de notre pays, y compris la sienne. Je demeure convaincu qu’il n’éprouvera aucune joie d’entendre qu’un jeune de son âge court après sa mère.

Crainte de l’effet psychomusical

Quand un musicien chante pour mettre en valeur un comportement, la mode a vite tendance à s’y exécuter. C’est le cas de l’une des chansons anciennes où l’on disait : « oyo ako tela te, ako fêter bonane te ». Conséquence : beaucoup de femmes se dépigmentaient ( Choko). Aussi faut-il rappeler l’impact de la chanson « Tika biso to tetuka » qui était devenue, à un moment, un slogan des ivrognes.

Je crains que dans un avenir proche, de telles chansons viennent provoquer davantage une recrudescence du phénomène boutchou, autrefois décrié par le rappeur Big Brown. Le comble, c’est qu’actuellement, nous n’arrivons plus à contenir le phénomène « shuggar Daddy ».

Richard AUKUMWANA

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