Le parc national de la Maiko, créé en 1970, est à la fois un joyau et une énigme. Ce parc abrite une concentration exceptionnelle d’espèces endémiques. C’est un trésor inestimable pour la science, la conservation et le tourisme. Pourtant, depuis plusieurs décennies, ce sanctuaire de la nature est l’objet d’un abandon total du gouvernement congolais.
Situé dans les provinces de la Tshopo, du Maniema et du Nord-Kivu, le parc national de la Maiko s’étend sur une superficie de plus de 10 000 km². C’est le seul endroit au monde où l’on peut observer conjointement le gorille des plaines de l’est, l’okapi, le paon congolais, l’éléphant de forêt et pleine d’autres espèces rares. Cette diversité exceptionnelle fait du parc national de la Maiko l’un des plus important de la RDC. Outre la richesse faunique, le parc national de la Maiko possède également une richesse floristique inestimable grâce à ses forêts primaires.
L’oubli d’un trésor national
Malgré sa richesse exceptionnelle, le parc national de la Maiko est abandonné à son triste sort par le gouvernement national. D’un côté, les moyens financiers alloués à sa gestion sont dérisoires. De l’autre, les infrastructures et équipements sont quasi inexistants. Les scientifiques et les éco-gardes qui y sont affectés travaillent dans des conditions difficiles. Ils peinent à assurer la protection de ce patrimoine naturel. Outre le manque de soutien de l’État, ce joyau peine aussi à trouver des grands partenaires internationaux d’appui pour assurer sa mission de conservation des espèces.
Menaces multiples
Fort de sa richesse, le parc national de la Maiko fait face à plusieurs menaces. On y signale plusieurs cas de braconnage, notamment pour l’ivoire. Les populations riveraines, généralement pauvres, n’hésitent pas à s’en prendre à la faune pour subvenir à leurs besoins. De plus, la présence constante de groupes armés dans la région constitue une menace supplémentaire pour la faune. Les éco-gardes de l’ICCN sont sous équipés. Ce qui favorise l’exploitation illégale des ressources naturelles, telles que le bois et les minerais.
Maiko, symbiose de la richesse et de la négligence. Les autorités congolaises doivent faire de la conservation de ce parc une priorité. Les ONGs internationales doivent également apporter leurs soutiens en appuyant des projets de conservation et en renforçant les capacités des acteurs locaux. En agissant maintenant, nous pouvons assurer la survie de cet écosystème unique et contribuer à la protection de sa richesse faunique.
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