Le gorille de Grauer ou gorille de plaine de l’est, le plus grand primate, est aujourd’hui sous un danger sans précédent. La sempiternelle guerre de l’est de la RDC, l’exploitation minière et le braconnage intensif mettent en péril la survie de cette espèce endémique déjà classée en danger critique d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature depuis 2016.
Selon les études menées conjointement par Wildlife Conservation Society et Fauna Flora International en 2016, la population de gorille de plaine de l’est était estimée à moins de 3800 individus. Aujourd’hui, malgré des estimations à la hausse du nombre de l’espèce, on en compte moins de 5000 individus dans les parcs de Kahuzi-Biega et de la Maiko, ainsi que dans la Réserve de Tayna.
Le prix d’une guerre éternelle
Depuis plusieurs décennies la partie est de la RDC est plongée dans une guerre sans fin. Cette situation a des conséquences fâcheuses autant sur les gorilles que sur leur habitat. Les parcs nationaux de Kahuzi-Biega et de la Maiko, qui abritent d’importantes populations de gorilles de Grauer, sont régulièrement en proie à des incursions de ces groupes armés. Certains en ont fait de leur habitation, à l’instar des Simba qui habite le parc national de la Maiko depuis des décennies.
L’exploitation minière illégale : facteur aggravant
Outre la guerre et la présence des groupes armés, l’exploitation minière illégale dans les aires protégées, notamment de l’or et de coltan, est le facteur aggravant la destruction de l’habitat des gorilles. Elle entraîne la fragmentation de leurs populations. Les chemins d’accès créés pour l’exploitation détruisent l’habitat des gorilles et facilitent l’accès des braconniers aux zones protégées. Les populations locales, poussées par la pauvreté, sont souvent contraintes de s’impliquer dans ces activités illégales, ce qui accentue encore la pression sur les gorilles.
Le braconnage et faiblesse de surveillance
Les gorilles sont chassés pour leur viande, mais aussi pour leurs valeurs commerciales et médicinales. Leurs parties du corps, notamment leurs mains et leurs têtes, sont utilisées dans la médecine traditionnelle. Les réseaux de trafiquants organisés exploitent les faiblesses des systèmes de contrôle pour écouler illégalement ces produits sur les marchés nationaux et internationaux.
Kahuzi-Biega, Maiko et Tayna
Les parcs nationaux de Kahuzi-Biega, de la Maiko et la Réserve de Gorille de Tayna sont les seuls abris d’importantes populations de gorilles de plaine de l’est. Depuis des décennies, ces aires protégées sont fragilisées par la présence de groupes armées et les activités humaines. Aussi, manquent-elles des ressources nécessaires pour assurer la protection ce joyau. La conservation de gorille demande beaucoup de moyens, mais le gouvernement congolais semble ne pas investir dans le domaine.
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