
Beaucoup de penseurs estiment que le capital humain est la ressource la plus déterminante pour développer une société. C’est pour cela que la floraison des ateliers de formation ces deux dernières années à Kisangani, peut être perçue comme un investissement dans la jeunesse pour lui doter des capacités nécessaires en vue de jouer son rôle dans le développement.
Encore que les différents thèmes inscrits à l’ordre du jour de ces ateliers sont passionnants, utiles et utilisables pour la construction d’une société épanouie. Qu’il s’agisse de la santé reproductive, des violences basées sur les genres, du harcèlement sexuel, de la COVID 19, la Mpox, ou de l’entrepreneuriat, on pourrait bien croire que les jeunes sont plus captivés par la pertinence des sujets.
Cependant, on constate souvent un engouement gastronomie-centrée à travers la publication des repas consommés dans leurs différentes plateformes sociales.
La restauration, principal enjeu des ateliers
Dans la plupart des cas, les programmes de formation s’étalent sur toute une journée. De 8h à 16h, et les participants ont droit à deux pauses : pause-café à 10h et pause-repas à 13h. Pause-repas (que je peux aussi appeler pause-foufou), c’est tellement intéressant que sur un même plat on peut avoir un morceau de poisson, de la viande de bœuf, du légume vert, du foufou ou lituma et une quantité de piment à côté…J’ai oublié le cure-dent et la banane.
C’est très motivant de passer du temps là où la nourriture surabonde. Et ça mobilise les jeunes dont certains habitués au malewa de la Fac, comme me l’a confié un ami. A lui de poursuivre « parfois, même quand les formateurs ne sont pas à la hauteur, et dès lors que l’on sait que l’on va bien bouffer, on se présente dans la salle ». Peu y vont désormais pour la connaissance. Rebelote ! certains s’agrippent même sur le fameux adage latin qui dit : Primo manducare, secundo philosophare.
Remboursement de transport (RT), l’autre enjeu prépondérant
Les financiers des ateliers prévoient tout pour mettre les participants dans l’émulation. À chaque appel à participation, les cibles veulent en savoir plus sur le « RT » : Remboursement de transport. Ça varie entre 5 et 20$ par jour. Au cas où ceci n’est pas garanti, vous courez un fiasco dans votre organisation. D’ailleurs c’est l’un des éléments importants pour la mobilisation des participants.
Dans certains cas de figure, les organisateurs, et les participants, tous profitent de cette rubrique budgétaire pour se retrouver. Parfois, les participants signent 20$ pour percevoir en réalité 10$. À cet effet, la sélection de participants se fait sur base des affinités. C’est ainsi que les mêmes organisateurs ont souvent les mêmes participants.
Somme toute, ces pratiques et motivations amenuisent l’impact de cette multiplicité des ateliers de formation sur la société boyomaise. Comme moi, ne pensez-vous pas que l’on devrait supprimer les RT et les pauses foufou pour permettre l’efficacité des ateliers ?
Je suis intéressée par l’opportunité de suivre la formation