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Alors qu’ils s’étaient tout simplement disputé, amoureusement, avec son petit ami, quelques jours avant, Wivine fut surprise d’entendre le communiqué portant sur le mariage de son copain, Jean-Robert, non pas avec elle, mais avec une autre fille.
La vie du couple
Jean-Robert est un ingénieur, nouvellement gradué de l’IBTP/ Kisangani. Il a passé ses études en train de solliciter les frais académiques, de part et d’autre, jusqu’au dernier rond. Par heureux hasard, il tomba sur une fille généreuse, choriste au sein d’une paroisse dont nous taisons le nom. Celle-ci, dans un amour profond et sincère, se voua aux sentiments de Jean-Robert et lui apporta toutes les sollicitudes nécessaires. Battante, soit-elle, elle payait quelques droits d’auteur en faveur de son copain. Ainsi, vivaient-ils le bien-être amoureux, connu de tous.
La pomme de discorde
A peu près deux mois après son graduat, Jean-Robert bénéficiait déjà du fruit de ses études ; des chantiers fusaient de toute direction, car il avait déjà taillé sa réputation comme bon technicien et expérimenté. Le voir finir son premier cycle lui permit de s’attirer quelques marchés de moyenne classe. Wivine le surprit, un jour, en train de causer avec une fille de façon louche. Ayant tenté de le lui demander, Jean-Robert s’enflamma de tout son feu contre Wivine. Il prit ses distances, il cessa de lui écrire, il disparut intentionnellement. Wivine pleura au point de se noyer dans ses larmes, elle tenta de le recontacter, sans succès.
Le jour du malheur
Apparemment, me semble-t-il, Wivine avait décidé de passer outre cette relation qui empoisonnait son âme sans merci. Elle semblait avoir repris ses forces, son courage pour servir Dieu jusqu’à ce qu’un jour, je dis bien un jour, les communiqués de l’Eglise viennent lui arracher toute la petite joie qui lui restait :
<< Publication des bancs de mariage : Monsieur Jean-Robert BOKULI et Madame Joys KABENGA souhaitent se marier religieusement. Que ceux qui connaissent un quelconque empêchement viennent en informer le Curé de la Paroisse ou un de ses collaborateurs >>
C’était comme la trompette de la mort qui venait sonner dans le chef de Wivine. Pendant le culte, elle transpira d’une grosseur monstrueuse des sueurs, elle palpita, elle sortit tout froidement de l’Eglise sans savoir où elle allait. Elle qui avait investi des sentiments sans précédents pour un homme dont les yeux ont posé le regard sur une autre. Si Jean-Robert ne m’aimait pas, pourquoi m’avoir rendu amoureuse de lui, se demandait-elle.
Depuis ces jours, elle alla de maladie en maladie. Elle fut internée plus de quatre fois successivement. Elle en sortait si maigre qu’on aurait eu du mal à la reconnaître.
Aucun examen ne révélait la vraie maladie. Que rongeait son cœur ? Que consumait son intérieur ? Qui la tuait à petit feu ? La fatalité Loiseau de la mort aurait chanté le triste mercredi d’une amère semaine où Wivine refit sa chute et fut précipitée à l’hôpital le plus proche. Elle fit deux terribles accès au coma et au réveil de son second coma, Wivine demanda un papier, tout blanc et un stylo. Elle écrivit, elle déversa sur ce papier toute la profondeur de son cœur. Elle dit tout ce dont elle avait envie.
Ayant remis la lettre aux parents, îls étaient si terrifiés et attristés. Le soir de ce jour, Wivine succomba à ses blessures internes, les blessures d’un coeur meurtri, troublé et déçu. Telle fut la fin mélancolique de la jeune courageuse Wivine.
Richard Aukumwana
C’est touchant