Prétendument troisième ville de la RDC, la ville de Kisangani s’engouffre chaque année, ne magnétise plus les étrangers. La seule année de 2021 prouve suffisamment que cette ancienne belle ville est passée à côté de sa destinée ; cela depuis plus de 20 ans aujourd’hui.
Rien que ces quelques dernières années, on a vu Kisangani perdre son stade de football ; les quelques routes réhabilitées, sur fonds propre de la province, sont en terre battue ; l’intérieur de la province reste le cadet des soucis des autorités ; les domaines artistiques sont en pleine disparition ; sans compter la littérature, de jolis bâtiments se meurent et d’autres innovations nous échappent chaque seconde.
Éléments destructifs !
J’ai l’impression que chaque milieu vaut ce que vaut sa jeunesse. Il suffit qu’une jeunesse soit passive pour que les politiciens tombent dans la léthargie. Tant de miens sont faciles à convaincre ; rien qu’avec 5000 Fc, ils démontrent qu’ils sont sans position, ni exigence envers les politiciens. Les mêmes qui ont appelé Walle Lufungula, ancien gouverneur, ”tshuma ya moto”, ont appelé Abibu Sakapela ”Mayi ya baridi”. Pour dire que cette jeunesse se fait contrôler, puis dominer, par les politiques alors que normalement c’est le contraire qui devrait avoir lieu. Nous jeunes de Kisangani, nous oublions souvent que quand les politiciens nous dominent avec leurs billets de banque, notre conscience devient stérile.
Une autre cause, c’est aussi l’histoire inconnue de Kisangani par ses propres fils. Connaître son histoire, ses gloires perdues, révolte et suscite une dose de conscience. La SOTEXKI, la SORGERIE, l’INERA, l’IFA Yangambi, SEDEC, NOGUIERA, l’actuel aéroport de SIMISIMI, l’hôtel de chute, l’ascension des politiciens…sont des histoires qui ne devraient jamais quitter notre esprit. Mais hélas ! la légèreté envers notre propre histoire s’est confortablement installée : ce qui fait qu’une ville ayant des sites touristiques manque l’attention de tout le monde et même de ses propres fils.
” Celui qui reste indifférent à l’Histoire est comme privé d’ouïe ou de visage. Assurément, il peut vivre ainsi, mais qu’est-ce qu’une telle vie !” Adolphe Hitler
Des alternatifs !
En tous cas, impossible n’est pas Tshopo. Pour remettre notre ville sur le chemin de son destin, nous devons reconstituer son histoire. Karl Marx a, un jour, dit : Celui qui ne connaît pas l’histoire est condamné à la revivre. Et à moi d’ajouter : celui qui ne la revivra plus peut contribuer à sa reconstitution. Ainsi, notre glorieuse histoire sera répandue, chacun d’entre nous saura qu’il est habitant d’une ville historiquement grande et l’avenir sera influencé positivement.
Ensuite, que la jeunesse se mette debout, qu’elle se sente concernée par la res publica. À mon avis, Kisangani n’a pas besoin du renouvellement de la classe politique. Ma ville a plutôt besoin du renouvellement de la jeunesse. Et c’est urgent ! C’est obligatoire. Une jeunesse consciente, capable de rendre redevables les dirigeants. Goma peut nous servir d’exemple en cette matière.
2022 étant déjà en cours, les élections des gouverneurs annoncées en Mai; que cette année ne soit pas la photocopie des années passées. Tout a été détruit, nous l’acceptons, cependant rien n’est encore perdu.