22 octobre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

Accès à des bibliothèques, thérapie contre le banditisme et l’immoralité à Kisangani.

Lecture
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Un proverbe chinois indique que « ne plus lire depuis longtemps, c’est comme perdre un ami important », qu’en serait-il pour ceux qui passent la quasi-totalité de leur jeunesse sans courtiser habituellement les livres ? Quel avenir se dessine, en effet, face à cette grave maladie, celle de ne pas aller le plus souvent à la rencontre des joyaux qui se cachent sur les rayons des salles de lecture ? Ont-ils perdu l’un de leurs amis importants puisqu’ils ne lisent pas ? Autant des questions, autant des réponses.

Une branche de la jeunesse Boyomaise, pour ne citer que celle-là, s’est livrée à une sorte de paresse. Les innovation de haute envergure, les projets de société élaborés paraissent inexistants. Caractéristiques nauséabondes pour une jeunesse qui se veut libératrice des maux de la communauté. N’est-il pas vrai que l’avenir de tout un peuple se repose sur sa jeunesse ? Cette dernière, n’est-elle pas, le flambeau qui rallume l’espoir d’une région ? Comment pouvons-nous expliquer l’apogée de Kisangani, autrefois appelé Boyoma la belle ?

Un penseur aurait dit : lire des livres, lire délivre. Cela explique, à fond, que si la jeunesse Boyomaise recherche une arrivée au sommet de ces innovations, quelques fois oubliées et rejetées, elle doit trouver les véritables secrets de toute montée en puissance dans la lecture qui délivre. « Une bibliothèque, c’est le carrefour de tous les rêves de l’humanité » disait l’écrivain français Julien Green. Et si les rêves des jeunes Boyomais sont ceux qui voudraient passer au service de l’humanité, ils doivent se fonder dans les bibliothèques, dans la lecture.

État de choses.

Comment peut-on se défaire du banditisme et de l’immoralité, roues qui bloquent l’accès aux bibliothèques, dans le milieu Boyomais ? Alors que le chômage bat en plein air à Kisangani, certains jeunes n’ont pas bien voulu croiser leur bras, ils pensent se décharger de cette première difficulté qu’est le chômage. Leurs décisions se pointent sur deux axes impropres : le banditisme chez les garçons et l’immoralité chez les filles. Ils oublient nettement l’investissement et l’entrepreneuriat qui peuvent paraître comme des moyens salutaires de sortie.

Comment peuvent-ils se mettre en tête que leurs actions posées : le banditisme et l’immoralité ne sont que des chemins qui enfoncent tout droit la jeunesse dans l’abîme de la perdition ?

Propositions.

Ce sont dans les débats d’idée et de réflexion que les solutions, face à un dur problème, naissent. Le banditisme, dans sa généralité, n’a jamais résolu un fait brouillé. L’immoralité, non plus. Et pourquoi les jeunes filles et garçons Boyomais doivent se livrer à ces actes qui ne produisent rien mais désavantagent ? N’y a-t-il pas un moyen échappatoire pour rassurer la survie de cette jeunesse qui se meurt ? La jeunesse, doit-elle passer par une révolution ? André Malraux, un ancien ministre français, explique que les hommes les plus humains ne font pas de révolution : ils font des bibliothèques. Et la meilleure façon que les Boyomais méritent de se former, c’est celle d’acquérir beaucoup de connaissances qui peuvent se positionner comme une voie de sortie de la crise, du banditisme ou même de l’immoralité.

Il faudrait inciter le goût de la lecture aux Boyomais dès leur plus bas âge. Un Boyomais qui, durant toute son enfance, s’est habitué à voir son entourage lire finira par être un grand lecteur dans l’avenir. Les écoles, les instituts, l’État et nos maisons doivent faire croître le goût de la lecture à la jeunesse afin de s’assurer d’une bonne révèle.

 

Kangamina Musingalwa

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