12 novembre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

Manifestations pacifiques à Kisangani : Quand le Maire joue la politique de deux poids deux mesures.

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La paix, dans l’Est de la RDC, est un combat porté par tout congolais consciencieux. Prêtre ou étudiant, chacun jouit de cette liberté de dénoncer, par voie de manifestation, les tueries au Nord-Kivu et en Ituri, dans les respects de la Constitution. Selon cette dernière, nous sommes dans un régime d’information et non d’autorisation.

À Kisangani, jadis ville bastion de la libération, le droit de manifester publiquement semble appartenir à une sélection. Visiblement, l’on peut le constater, le maire de la ville agit en défaveur de plusieurs structures lorsqu’il est saisi pour des manifestations publiques.

Considérons les 4 dernières années. J’ai participé à plus de 8 marches pacifiques. Seules trois ont été encadrées par la police. Une première, c’était en décembre 2018, les mouvements citoyens, sous une forte pluie, avaient manifesté contre les atrocités à l’Est ; en second lieu, le FCC soutenait les institutions de la République ; les avocats du barreau de la Tshopo réclamaient… dans le cadre du rapport Mapping.

Les autres fois, les manifestants ont souvent été assiégés, étouffés, arrêtés ou dispersés par la police.

– Les infirmiers, après les médecins non mécanisés, 2 marches pacifiques dont l’objectif était de réclamer les primes, les salaires, la mécanisation. Au cours de leurs manifestations, la police, des hommes armés face à une population moins forte, s’était illustrée par la violence, au gouvernorat.

– 3 fois, les étudiants, pour des causes nobles, voulaient manifester ; 2 fois, la police a étouffé la marche. La plus récente, le nombre des policiers déployés envoisinait 200.

– 2 marches de la coalition Lamuka ne se sont jamais déroulées comme prévu. En fait, c’est la police qui crée le désordre en premier.

– La Lucha se souviendra de la marche anti-Malonda. Encore une fois, la police s’était illustrée par la violence.

Deux poids, deux mesures !

Depuis un certain temps, l’autel de ville ne répond plus à des correspondances qui annoncent des marches pacifiques. Une fois, en lieu et place de répondre à son destinateur, il avait plutôt notifié à la police d’empêcher la marche. Que comprendre de celà ? Les structures n’ayant pas d’affinités avec les autorités du gouvernorat et de la mairie, le maire de la ville nous a fait croire qu’ils n’ont pas ce droit de manifester publiquement.

Si le FCC avait aisément marché, si l’église catholique a imperturbablement manifesté, pourquoi l’interdire aux étudiants, par exemple, comme si l’on venait à la traque des hommes armés ? Quand Lamuka fustige le carnage, via une marche, rien qu’avec des simples calicots, pourquoi renforcer la police dans la ville et disperser les manifestants avec des gaz lacrymogènes ? La maire a-t-il peur de l’Eglise Catholique ? Le maire néglige-t-il les étudiants ? Sont-ils moins importants alors que parmi eux se trouvent des victimes directes de ces tueries ? Pourtant le tout manifeste pacifiquement pour des causes nobles. Autoriser l’un et interdire l’autre, c’est la balkanisation invisible.

Gaston MUKENDI

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