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L’année académique 2022-2023 a été officiellement clôturée le 06 octobre 2023 à Lumumba-Ville, dans le Sankuru. Les universités, dont l’Université de Kisangani, et Instituts Supérieurs retardateurs ont organisé les cérémonies de collation des grades, au plus tard, le 31 octobre.
Venons-en nettement à l’année 2022-2023 qui a fait l’exception. Contrairement aux années précédentes, celle-ci n’a pas connu de grève des enseignants à son ouverture. Cependant, elle a été inquiétante pour les étudiants et pour les enseignants. Elle a duré au plus sept mois. Les étudiants du système LMD ont débuté en juin, ceux du système Padem en avril.
Calendrier académique suicidaire
Bien avant l’apparition du Corona virus, c’est-à-dire en 2020, l’année académique pouvait durer dix mois ; la période de grève des enseignants et de temps morts liés à l’indisponibilité des enseignants pris en compte. Il n’est pas une surprise à l’Université de Kisangani que les étudiants passent tout un mois, 30 jours, d’attente d’un animateur de cours.
2022-2023 n’a pas échappé à la routine, peut-on le dire. Des enseignants attendus se sont présentés vers la fin de l’année. Ce qui a plongé les étudiants dans un dur labeur avec des conséquences plutôt néfastes : la précipitation surtout. Un cours de vingt heures peut être enseigné dans cinq heures. C’est possible à l’UNIKIS.
À la Faculté de Médecine et Pharmacie, les enseignements ont été suspendus le 20 novembre 2023. Les cours restant seront vus dans les auditoires montants, a ainsi ordonné le Secrétaire Général Académique. Par ailleurs, à la Faculté de Droit, des finalistes étaient déjà prêts à renoncer à la collation des grades, pourvu que les enseignants finissent les cours.
Contestant l’horaire des cours, les étudiants ont troublé l’ordre public, en octobre 2023. Suite à ses événements, le Doyen de la faculté a été déchu de son poste et plus de trente étudiants se sont vus exclus de l’Université. Et jusqu’à la passation des examens, les indignations se font sentir. Les étudiants n’ont pas eu droit à la période de la préparation des examens. Le samedi, l’horaire est publié ; le lundi, débute des examens.
Des délibérations nocturnes
« Votre cœur bat plus fort, » disent les étudiants à l’approche de la proclamation des résultats. Un autre fait a distingué cette année des autres, c’est le moment de la délibération. À la Faculté des Lettres, c’est dans la nuit horriblement noire, entre 23h et 1h, que les étudiants ont pris connaissance de leurs résultats.
Le 30 octobre, plusieurs étudiants ont quitté le campus central aux heures tardives. Le 31 octobre à 9h, ils sont revenus pour la collation des grades académiques. Des moments de joie bien-sûr, mais précédés des risques et succédés par des illusions. Il serait mieux que l’UNIKIS mette en ligne une plateforme qui, grâce à la technologie, peut communiquer les résultats des étudiants. Ça protège.
Camaraderie des professeurs et des étudiants
« Camarades haut ! » ça se dit étudiants entre eux ou lorsqu’un enseignant veut obtenir l’attention des étudiants. En clair, un étudiant ne dira pas à son enseignant : « Camarade haut. » Mais la politique vient de le rendre possible.
Alors que la République est en route pour les élections, étudiants ( cadres de demain ) et professeurs fréquentent les mêmes partis politiques. Là-bas, le Professeur cesse d’être Professeur, l’étudiant de même. L’un en face de l’autre, pour la gloire du parti, ils s’appellent « camardes » Certains sont challengers, car candidats députés et conseillers communaux.
Et puisqu’ils sont tous candidats ou suppléants, chacun a travaillé cette année pour bien affronter les élections. Les enseignants ont presté à la va vite pour sauver l’année académique et finir, les apprenants ont étudié pour sauver l’année académique et finir.
Situation pour laquelle seule les étudiants de droit ont payé les pots cassés.
Dans leur droit de privilégier la formation (enseignement) à la collation, 19 étudiants se sont fait exclure, pour certains définitivement et pour d’autres temporairement pendant que les mémoires des uns étaient déjà défendus et d’autres attendaient juste la défense des leurs mémoires… Permettant au Recteur d’imposer sa dictature et de faire valoir le rapport de force plutôt que l’Etat de droit.
Triste mais réel.
Aujourd’hui des étudiants victimes des actes pesants en leurs encontres par une machination et d’une décision fondée sur la violation des droits de l’homme.
Une intention de nuire.
Mal au cœur 💔