21 novembre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

Obligée d’avorter par peur d’être jetée “aux mains du diable”

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Mariés religieusement, Bony et Clémentine sont parmi les anciens les plus respectés de leur Église. Par malheur, leur fille, Élodie, dont les sorties inutiles sont quasi-impossibles tombe enceinte dans leur propre maison. Elodie, consciente de la responsabilité de ses parents à l’église, décide plutôt alors de sauver sa vie. 

Quelques mois avant la grossesse d’Elodie, leur église avait déjà prononcé des malédictions solennellement contre une de leur sœur, tombée enceinte avant le mariage. Le Pasteur, entouré des diacres et tous les anciens, dont son papa, l’ont fait en plein culte pour servir d’exemple aux autres potentiels récalcitrants.

Après cet acte, tous les fidèles de l’église sont censées l’isoler. C’est ce qu’on appelle  “livrer quelqu’un aux mains du diable”. Personne ne pourra manger avec lui, prier pour lui, et d’autres le prive la salutation. Cette pratique terrifie tellement les fidèles qu’aucun ne voudrait en être victime et, de ce fait, tous les moyens semblent bon pour l’éviter.

“Jeter aux mains du diable”, une pratique génératrice d’hypocrite

Elodie est la fille la plus âgée de papa Bony. A l’église, tous les frères et toutes les sœurs l’admirent en raison de son savoir-être et de sa belle voix de chantre. Étant un humain, Élodie n’est pas épargnée par la vie sentimentale. Elle entretient une relation clandestine avec un jeune homme selon son cœur.

Quelques mois plus tard, Élodie a des malaises ; elle n’y comprend rien. Sa mère lui suggère de l’accompagner à l’hôpital. Sur le lieu, le Docteur esquisse un sourire bienveillant et dit : “chère mère, votre petit fils ou petite fille est en gestation. Toutes mes félicita…”

Félicita quoi ? S’écrie la mère de façon terrorisée…Elle prend la main de sa fille pour la déférer au jugement de son père. Le comble c’est que l’auteur de la grossesse est d’une autre église que la leur.

Avortement comme piste de solution !

Le père d’Elodie est coriace. Il n’a qu’une solution : c’est avorter. L’auteur de la grossesse, comme Élodie, n’est pas d’accord avec cette approche. Il propose un mariage illico, car il n’en manque pas les moyens. Malheureusement, le père en est contre, car sa fille doit être un Docteur en Droit avant de se marier.

Elodie a-t-elle raison ou son père ? Entre l’honneur des parents à l’église et la vie du fœtus, qu’est qu’il faut sauver ?

Richard Aukumwana

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