22 octobre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

Tshopo, province des élus sans voix

Chutes Wagenya

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On sait désormais qui vont représenter la population de la Tshopo aux parlements. Après 5 années caractérisées par l’inaction du gouvernement national, c’est reparti à zéro. Ceux ayant siégé le dernier quinquennat nous ont rendu un service qui n’était pas à la hauteur de nos attentes. C’est un secret de polichinelle.

L’actuelle législature devra donc corriger les erreurs de la 3e. Voyant l’état de la Tshopo, nul doute ne peut être émis, la province cherche de vrais défenseurs. Des hommes qui auront d’abord la Tshopo au centre de leurs actions.

On peut espérer !

Nous avons un peuple inutilement exigeant. Il refuse ceux qui n’ont rien, car ils pensent qu’ils n’iront à l’hémicycle que pour s’enrichir et ne rien faire. Pourtant, le grand paradoxe électoral dans notre pays, c’est que, généralement, ceux qui ont parfois beaucoup d’argent ne savent rien. Ou encore, ils parlent moins, en voix très basse, pour la protection de leurs biens et services d’affaires.

Cependant, pour cette fois, dois-je le dire, c’est le contraire. Ceux qui partent siéger, à les écouter devant la population et les médias, on peut espérer. Oui, on peut.  La plus grande crainte alors, c’est leur attachement au Président réélu. En effet, Felix Tshisekedi, dans la Tshopo, c’est un papier rempli d’objections et de sollicitations. Lui-même l’avait compris lors de sa campagne électorale à Kisangani. Quelqu’un le disait : “ Felix Tshisekedi, l’homme aux inactions concrètes dans la Tshopo.”

Des sièges vides dès le départ

Les élus de la Tshopo présentent le plus souvent le nom du Président dans leurs discours. Ils sont de grands reporters de Fatshi. Même après la campagne, ils font sa campagne. Les très attachés à Felix Tshisekedi. Attachés au Président, mais alors des sièges vides au parlement. À l’hémicycle, nos élus sont sans voix, j’en ai l’impression. Si, pendant le premier mandat, la plus grande province du pays n’a  bénéficié de rien, nos élus doivent nous expliquer jusqu’où partent leurs voix.

Nos élus, le fait qu’ils soient attachés au Président, se plongent dans une cécité. Ils ont les oreilles ouverts à Fatshi et les yeux fermés devant le peuple. Ainsi, ils battent campagne pour le Président, même après la campagne électorale. Pourtant, la centrale électrique de la Tshopo nécessite une rénovation, la route nationale n°4 est régulièrement délabrée, Kisangani est sans eau potable, la SOTEXKI se meurt, cimenteries et sucreries n’existent plus, … Avec tout ça, dans une province à l’agonie, les très attachés à Fatshi n’attirent pas son attention. Sûrement, ils sont attachés à Fatshi qui n’est pas attaché à eux.

Etre attachés au Président, alors que la population croupit dans la misère, la moindre des choses n’est pas faite ; ceci devrait révolter cette législature entrante. Chers élus, dites à Fatshi que dans la Tshopo, tout est urgence !

Gaston MUKENDI

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