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En RDC, les jeunes n’ont plus besoin d’un dictionnaire pour définir, avec exactitude, le mot ”chômage”. C’est la grande occupation qu’ils ont, chaque jour, surtout après les études.
La réponse directe au désœuvrement, à Kisangani, par exemple, certains optent pour les sociétés de gardiennage, d’autres pour le commerce des produits de télécommunication et d’autres encore pour l’enseignement. On s’y réfugie en attendant quand les jours vont nous sourire ailleurs.
L’enseignement, asile des jeunes en chômage
Avant d’entamer les études universitaires, j’ai vu certains amis devenir enseignants des écoles secondaires. Voulant savoir le pourquoi, un ami, qui venait de finir en Construction, m’avait révélé qu’il s’agissait d’une façon, pour lui, de rendre doux le chômage.
– Ah ! Okey ! Donc le chômage peut être adouci ! Mais combien tu gagnes chaque fin du mois ?
– Le mois dernier, on m’a payé 24 $.
Trop tard, je suis allé découvrir que nombreux de mes amis partis enseigner ne nourrissaient pas cette idée dans le passé. C’est par manque à faire qu’ils s’y retrouvent. Et par ricochet leur langage atteste qu’il s’agit d’un passe-temps.
Conséquence en retour
Sans passion pour l’enseignement, rien qu’en quête de fric, ils tombent aussi dans des vices qui déshonorent le statut de l’enseignant congolais. À Kisangani, où je suis étudiant, un ami étudiant parti dans les mêmes circonstances, a enceinté son élève de 5è année.
Cet alternatif, passer par l’enseignement, sauve également plusieurs. Certains étudiants paient les frais académiques grâce à ce métier. Quoi qu’il n’y ait pas vraiment grand chose à gagner, c’est le sens de la responsabilité y lié qui rend exceptionnel ce qu’il gagne dans l’enseignement.
Si, aujourd’hui, certaines écoles secondaires ne fournissent plus des services de qualité, c’est aussi à cause d’employer de tels agents. Contrairement à une époque, dans le passé, l’enseignement était une carrière considérée au même pied que la médecine. Il était une passion, une ambition, un rêve.
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