12 octobre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

Devenu enfant de la rue, Samy veut retourner chez ses parents

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Sammy a onze ans. Avant d’errer dans la nature, il habitait la commune de Lubunga. Sammy reconnaît avoir volé le téléphone portable de sa mère, il y a quatre mois. Fuyant le châtiment lui réservé, il se retrouve, aujourd’hui, errant dans les rues de Kisangani. 

Son état actuel me rappelle Marie-Claire Blais, qui, dans son œuvre Les Nuits de l’Underground, écrit ‹‹ Tout le monde a de bons parents, il suffit de leur parler.›› C’est l’étape que Sammy veut franchir.

Départ pour la rue

L’entourage de l’homme conditionne ses agissements. Si les adultes n’y échappent pas, les enfants y sont en permanence. Samy fréquente des enfants voleurs qui l’influencent facilement. Ensemble, ils montent des missions contre leurs pairs et parents. Ce jour-là, se rappelle-t-il, l’idée de dérober le téléphone portable de sa mère lui était venue, par l’entremise, d’un ami. 

Cet acte, inhabituel dit-il, le plonge dans une peur inestimable. Il doit faire face à la colère de son père qui a appris ses bavures. Pour échapper à son châtiment, ses camarades, déjà enfants de la rue, lui conseillent de les suivre dans la rue. Samy, incapable de trouver mieux pour par lui-même, accepte de s’y réfugier que d’être châtié par ses parents. ‹‹ Notre papa est tellement méchant. Il peut me tuer›› dit-il. Une motivation pour lui, il doit s’échapper à tout prix.

La rue, le mauvais choix

Même pour les adultes, la rue est un calvaire. Samy vit désormais dans une incertitude. Il n’a personne pour sa prise en charge, il vit de la mendicité. Ses amis et lui vivent dans une liberté sauvage, personne ne peut d’ériger en conseiller. Ils ne vont ni à l’église ni à l’école. ‹‹ Parfois je ne mange pas, je ne trouve pas de l’aide…et je finis par penser à Maman›› dit Samy. Fils d’un médecin, il peine, souffre, mais ne peut pleurer auprès de personne.

 

Ses camarades et lui, dorment devant une boutique à l’extrême gauche du bâtiment Kas-gold en face de la BCDC. Ils n’ont ni lit, ni couverture. Ils se contentent d’un sac déchiqueté pour reposer leurs têtes. Les moustiques sont leurs compagnons de sommeil. Cependant, il souhaite regagner le toit parental. Il veut, toutefois, être rassuré que ses parents ne seront pas cruels envers lui. 

Samy a besoin de notre soutien.

 

Isele Mbekeleo Grace

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