21 novembre 2024

TSHOPO KWETU

L'autre face de la Tshopo

Conférences de Mukwege/Grison Kakumbi : ”L’université n’est pas la mairie qui fonctionne sous le régime d’information pour organiser les conférences à son gré sans son aval.”

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Dans une mise au point destinée à la presse, le Professeur Grison-Trésor Kakumbi Belumba prend la défense du Comité de gestion de l’Unikis et répond aux membres de la Dynamique des Universitaires Congolais. Voici sa réaction en intégralité

Je suis sidéré des réactions peu orthodoxes à la veille de l’arrivée du Professeur Denis MUKWEGE, Prix Nobel de la paix 2018 dans la ville de Kisangani, Pasteur du peuple de Dieu, médecin des marginaux et des peuples sans espoir, réparateur des femmes et des victimes des guerres, notable et digne fils d’une grande communauté, la RDC, Professeur des universités et savant dans son domaine en médecine obstétrique mondialement attesté, Doyen des rotariens autre preuve d’un citoyen du monde ; qui peut lui interdire de fouler un sol, d’habiter une maison, de fréquenter un lieu dans le monde et surtout encore dans ce pays, dans cette province de la Tshopo, dans cette ville de Kisangani, laquelle ville qui a toujours réclamé sa présence depuis belle lurette parce que ses traces de réparateur des femmes y sont indélébiles également.

En apprenant sur les réseaux sociaux par le Professeur Alphonse Maindo Monga Ngonga et ses collaborateurs que le comité de gestion a interdit au Professeur Dr Denis MUKWEGE de tenir la conférence à l’Université de Kisangani, j’ai été choqué par le fait comme tout le monde mais j’ai eu la prudence de vérifier des différentes sources et réactions, de recouper les informations avec documentation officielle en appui avant de faire cette mise au point. De ce fait, j’ai découvert et conclu que l’Université de Kisangani n’a pas interdit au Professeur Denis MUKWEGE de tenir une conférence dans son enceinte moins encore interdire à qui que ce soit de lui réserver un accueil délirant à ce digne fils du pays comme les autres et citoyen du monde.
L’université de Kisangani s’est déclarée incapable d’organiser cette activité pour le moement parce qu’elle vient de connaitre une tension forte avec dégâts matériels (casses et destructions méchantes) voire humains(blessures graves, fractures) durant les violentes manifestations qui ont pris trois jours presque. Et cela une semaine avant l’arrivée du professeur Denis Mukwege. La même université se dit ne pas être prête à ce jour à cause de la logistique et manque d’énergie. C’est vérifiable que Kisangani entière est presque dans le noir et que le campus où se tiendrait la conférence est totalement dans le noir depuis trois semaines. Ici, il s’agit de l’aveu d’incapacité du comité de gestion de l’université de Kisangani à accueillir ce savant congolais de renommée internationale au campus central, précisément à l’amphithéâtre et non le refus. Transformer l’incapacité à une personne de vous venir en aide en refus, c’est un pire quiproquo, de la mauvaise foi.

Après vérification, j’ai découvert que l’université de Kinshasa et l’université de Lubumbashi ont organisé les conférences sur leur propre initiative sans intermédiaire quelque d’une personne ou d’une structure. Même la dynamique des universitaires congolais qui compose les mêmes personnes qui ont pris l’initiative de faire du professeur Denis MUKWEGE politicien, candidat président de la république en 2023 n’ont jamais été associé à cette tournée qui nous fait honneur. C’est leur droit indéniable d’avoir un candidat président de la République mais est-ce un hasard, une coïncidence que pour Kisangani, ce soit eux qui invitent leur futur candidat président de la République et non proposer à l’université de Kisangani ou à l’IFA YANGAMBI voire à l’Université du CEPROMAD de l’inviter suivant leur disponibilité se demandent plus d’un ?

Jusque-là personne ne comprend pourquoi pour Kisangani, c’est la dynamique des universitaires (DUC) qui organise, fixe une date et impose au comité de gestion de l’université de Kisangani à peine installé (même pas six mois) sans les associer à la prise de décision ni de tenir compte de son agenda surtout à cette veille des examens de premier semestre. Et quand ce comité de gestion répond à la DUC avec sincérité de son incapacité à répondre à la hauteur de l’évènement à cause de l’insécurité, la logistique et l’énergie électrique, des vrais problèmes alors vérifiables pour tout celui qui habite Kisangani ou suis de près son actualité, la DUC crie sur les réseaux sociaux avec injures et propos dénigrant que l’on a interdit le Prix Nobel dans son propre pays pour se victimiser et faire le buzz que d’utiliser le vrai mot incapacité. Quel sophisme de mot et d’idée?
L’université n’est pas la mairie qui fonctionne sous le régime d’information pour organiser les conférences à son gré sans son aval. Il faut l’autorisation. Et ne pas te répondre favorablement c’est aussi un droit pour ce responsable si c’est avec argument fondé comme ce qui vient d’être évoqué. Mais le fait d’organiser en réaction un point de presse pour saper l’université de Kisangani et les différentes autorités même ceux qui ne sont plus dans les affaires c’est une marque élevée de haine injustifié et une indélicatesse qui asphyxie le prestige de notre hôte de marque, Prix Nobel de la paix. On a répondu à beaucoup des Professeurs la même chose pour leur conférence dans cette université et à d’autres même à une heure de la conférence pendant que les invités arrivent déjà. Il y a huit mois, je devais animer une conférence débat dans le cadre de mon laboratoire de recherche que j’ai préparé pendant trois mois et avais mis suffisamment des moyens mais une heure avant, une sénatrice de chez nous m’a appelé pour me demander d’avorter au profit d’un Ministre d’Etat qui devait tenir une activité d’intérêt national. Je ne me suis pas pendu moins encore insulter le comité de gestion qui m’avait déjà autorisé. Le bon sens c’est aussi le respect du protocole et de l’administration et à notre rang, nous devons faire preuve de cette sincérité. Chacun a besoin d’être considéré dans son pouvoir.

De tout ce qui précède, mes recommandations sont les suivantes :
1. Aux trois membres de la Dynamique des Universitaires Congolais, de mettre de l’eau dans le vin. On ne gère pas sur les réseaux sociaux certaines grandes questions de la vie sociale. La panique d’hier nous a mis dans la confusion jusqu’à comprendre que l’on peut trouver des solutions sans s’adresser des propos acides. La manipulation de l’opinion sans utiliser le vrai mot d’échange avec le comité de gestion nous a plongé dans le ridicule et le mépris total. Je condamne fermement cette campagne de diabolisation non seulement de l’université mais aussi des autorités et de l’image de notre pays. Certains journalistes nationaux voire internationaux ont été induit en erreur en balançant des choses sans d’autres sons de cloche. Sans le campus de l’UNIKIS, un autre endroit existe dans la ville et vous avez eu le génie de le trouver. L’Alliance française rempli toutes les conditions que l’amphithéâtre de l’université de Kisangani au stade actuel et est au carrefour de tous les coins de la ville. Ce qui compte pour le boyomais ce n’est pas le lieu mais participer aux activités avec une grande notabilité du pays, Professeur Denis MUKWEGE, partout dans la Tshopo même à Kandangba ou à Osio, on ira sans problème.
Tenez ! Si s’était mon laboratoire de recherche qui avait arraché la disponibilité du Professeur Denis Mukwege à Kisangani et que j’avais demandé à l’Université Mariste du Congo de m’accorder la logistique ; curieusement elle me répond par son Recteur le Professeur Bily BOLAKONGA de la même manière que le Recteur de l’Université de Kisangani. Mériterait-il lui et ses membres du comité de gestion ces propos acides que vous avez adressés à celui de l’UNIKIS ? L’un de vos membres précité gère une université : pourquoi n’avez-vous pas amené la conférence là ? la réponse est que c’est à cause des mêmes problèmes que l’UNIKIS a posé. Alors mukuki butamu kwa nguruwe alakini uchungu kwa vinadamu disaient nos ancêtres?(la lance est bonne pour percer le corps d’un porc et mauvaise sur le corps humain ?)
2. Au professeur Alphonse MAINDO, politologue de formation et aujourd’hui aspirant à la politique active, je vous prie à la retenue et à la prudence surtout en cette période où vous annoncez vous lancer à la politique. Le grand père Honorable Mboso disait à un député national : « Tala, nyoso ezalaka théâtre te ». vous êtes un aîné rapproché avec qui on a des blagues franches. Mais là, je vous prie de revenir à la raison. Je cherche encore à comprendre comment le Professeur Alphonse Maindo qui a dit dans sa lettre du 5 août 2022 du Recteur de l’UNIKIS ceci : « je salue aussi votre attachement au savoir et à la culture et surtout votre engagement à les promouvoir à l’université de Kisangani à travers des conférences… ». Mais 10 jours après la réponse du Recteur donnant l’avis défavorable à sa requête, il peut encore se contredire en disant ; « j’ai honte d’appartenir à une institution (UNIKIS) sans vision, sans management pour son rayonnement international. »
Pour votre rappel, le Recteur était à Fribourg avec les autres membres de comité de gestion des autres établissements du pays, deuxième vague d’ailleurs pour une formation de renforcement de capacité et ouverture de partenariat dans plusieurs projets sous l’initiative du Ministre de l’ESU. Est-ce gentille de traiter vos collègues qui gèrent des projets à l’université de Kisangani de corrompus et des corruptibles comme vous l’avez fait dans votre de point de presse, citant même les anciens gestionnaires de l’UNIKIS ? La retenue doit caractériser un homme d’Etat. De ce côté, notre aîné et collègue Professeur Vital KAMHERE reste une bibliothèque pour apprendre cette leçon. Vous m’avez injurié dans un groupe Whatsapp pour avoir demandé seulement la précision, qui a invité le Professeur Denis Mukwege ? Vous m’avez traité de petite intelligence proportionnelle à ma taille. C’est quoi le critère d’être intelligent, est-ce réfléchir exactement comme vous ? Devant moi, en face vraiment, vous pouvez commencer et terminer cette phrase en me regardant droit dans les yeux ? On se connait très très bien. Pourquoi l’intolérance contre les autres voire les cadets que nous sommes ? Cher ainé, il est temps de faire la paix avec votre entourage en commençant par la maison, l’avenue, les lieux de services, les collaborateurs avant de vous engager à la politique sinon, vous ferez un rendement piètre à votre candidat président de la République et la victoire promise sera illusoire. Je suis philosophe, je prophétise. Tout le monde ne peut pas être mauvais. Donc tout ce qui n’est pas vous ou avec vous est mauvais, moins intelligent ? Je crains la dictature quand vous serez au pouvoir cher Directeur de campagne du candidat président de la République. Au lieu de contredire l’argumentaire du comité de gestion, vous choisissez la digression, les injures et dénigrements jusqu’à parler même des morts ?
Cher ainé PO Alophonse Maindo, vous avez vu comment l’un de vos collègues de la DUC sur base de votre poste a traité le comité de gestion comme une affaire d’obscurantistes et de mercenaires. Vous tous Professeurs de l’Université de Kisangani, traiter ainsi les responsables de votre institution ; vous tous chrétiens catholiques, traiter ainsi une sœur religieuse qui figure dans ce comité ? On n’est pas dupe pour comprendre que la raison est ailleurs ; et tant que ce n’est pas vous, tout doit être mauvais et il faut tout saper. Qui est parfait ? Nous nous connaissons personnellement avec chacun de vous et à fond. Quand vous choisissez le terrain de calomnie, de médisance, le jour où les gens vous diront des vérités vérifiables, soyez conséquents. Vous avez le don de provoquer pour pousser les gens à la faute, les institutions à la faute et après crier à la victime en passant par vos amis journalistes pour vous faire entendre à l’occident et ainsi vous attirer la sympathie de vos parrains.

3. Au Professeur Bily BOLAKONGA, je suis profondément choqué de vos propos d’injure sur les réseaux sociaux contre un collègue Recteur comme vous, un papa de surcroit par rapport à toi, le traiter de moins intelligent c’est très grave. Comment vous trouver des propos pareils venus de vous : « quand des gens sans vision, à faible intelligence prennent justement les rênes des centres d’intelligence, ça donne un cocktail d’incohérences assorties d’inféodation moyenâgeuse. Opprobre ! ». Depuis quand on se permet d’évaluer l’intelligence d’un Recteur sur base de sa capacité à dire oui ou non à une conférence d’un collègue Professeur ? Depuis quand on évalue le niveau d’intelligence de celui qui n’est même pas de votre domaine ? Un agronome que vous êtes qui évalue l’intelligence d’un philosophe qui l’a enseigné et dont on connait les détails cher frère, ça donne à penser. L’injure est l’arme des gens à bout d’argument. Je vais vous voir détruire les arguments du Recteur de l’UNIKIS mais pas l’injurier cher nouveau politicien de l’opposition. Vous êtes Recteur d’une université et professeur dans une autre, si réellement la conférence apportera des opportunités, pourquoi ne pas l’organiser chez vous, en attendant que l’UNIKIS soit prête pour organiser chez elle au moment venu ? Arrêtez de nous prendre pour des dupes. Votre brave maman vient d’être dans ce comité de gestion, accepterez-vous qu’elle soit traitée avec mépris comme vous venez de le faire au Recteur de l’UNIKIS ? Pour moi et ma maison, nous gardons des très bons souvenirs du passage de cette maman à notre université. Prière lui transmettre notre reconnaissance éternelle. Pour réparer le lien social comme le Dr Mukwege répare les femmes, il faut prendre le courage de vous excuser auprès de votre ainé et collègue Recteur, papa, Professeur Jean-Faustin BONGILO et son comité de gestion pour les injures lui adressé sans raison. La religion vous dirait la même chose.

De ce qui précède chers membres de la DUC avec qui j’ai travaillé sur le rapport mapping jusqu’à faire des marches pacifiques et subir la brutalité avec certains, je me suis réalisé que chacun de vous doit avoir des problèmes personnels avec l’un ou l’autre membre du comité de gestion, la hiérarchie des institutions du pays et que la question de la conférence n’est qu’une goutte d’eau qui vient déborder le vase. Réglez vos problèmes en privée et en famille, faites la paix là où il y a tache, vous êtes famille. L’attitude de se victimiser en tout et pour moindre chose, doit être revue. Faisons la vie autrement que sur des polémiques. Reprenez la bonne humeur pour réussir les deux grandes activités de ce week-end où nous mobilisons les étudiants, nos collaborateurs et les boyomais en général à accueillir ce digne fils du pays dans sa ville.

Au journaliste Thiery Michel, j’ai toujours apprécié vos travaux professionnels. Mais pour ce qui est de la Tshopo sur l’arrivée du Professeur Denis Mukwege, je vous avoue que l’université de Kisangani est mobilisée pour accueillir ce savant. Il y avait juste un problème de respect de protocole et d’état d’âme pour certains. Je vous prie de continuer toujours à recouper les informations avant de le poster. Rien de politique n’est lié à l’arrivée du Professeur Denis MUKWEGE à Kisangani. Dire ainsi c’est laisser croire que sa tournée est politique et de ce fait nous mettre dans l’embarras entre son statut d’acteur titan défenseur des droits humains et de politicien que veulent faire de lui certains compatriotes.

A monsieur le Professeur Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018 et notable de ce pays, soyez le bienvenu chez vous à Kisangani et que vous devez croire que l’Université de Kisangani vous porte et nous sommes mobilisés et nombreux à vous accueillir. Je ne crois pas que l’on peut refuser à un professeur d’arriver à l’Université.
J’ai juste un souhait à vous demander : d’aider nos trois frères des Dynamiques des Universitaires Congolais de Kisangani à faire la paix avec le comite de gestion de l’Université de Kisangani pour les incidents enregistrés durant ces deux jours où les propos acides ont fait le buzz sur les réseaux sociaux, fragilisant ainsi nos liens sociaux. Qu’ils fassent la paix avec leur entourage respectif s’ils doivent continuer à accompagner un homme reconnu de paix comme vous. Il n’est pas tard de faire le bien et surtout de faire la paix. En votre qualité d’ainé, de pasteur, de Mwalimu mkuu wa juu sana ya kawaida et surtout de Prix Nobel de la Paix, je vous prie de nous apporter cette paix et de nous laisser en paix après votre passage tant attendu.

Pour être concret cher ami rotarien, je vous prie avec insistance d’accorder une audience au Recteur de l’Université de Kisangani avec son comité de gestion pour l’écouter et surtout faire passer votre message de paix dans nos milieux universitaires, dans la ville et la province entière et dans le pays. La DUC en face du comité de gestion avec vous en associant Monseigneur l’Archevêque de Kisangani et d’autres hommes de Dieu, s’il le faut, ça peut nous aider à voir ces frères renouer leur vie en famille et ainsi continuer chacun à construire la société. Je me permets cette demande parce que je les connais tous, j’ai travaillé et fréquenté de façon rapproché chacun d’eux. Les revoir en paix et unis avec sincérité me rassure une paix du cœur et un avenir. Ainsi, par votre lumière, nous la Tshopo voie la lumière !

Fait à Kisangani, le 17 août 2022

Professeur Docteur Grison-Trésor KAKUMBI BELUMBA
Philosophe

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