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À Kisangani, la tranche d’âge allant de 14 à 17 ans devient la zone de turbulences à franchir avec essoufflement pour certains. Encore sous le joug de la puberté, cette catégorie de jeunes est donc la plus redoutable. Antivaleur y règne comme le nouveau roi Charles III. Filles ou garçons, la délinquance les caractérise.
Ce que c’est être « Swagger »
Le phénomène « swagg » bat son plein dans la ville de Kisangani. Ici, être un adolescent qui se respecte, c’est intégrer l’un de ces groupes de jeunes qui ont pour activité de s’habiller à la mode à chaque occasion. Ainsi, ils usent de tous moyens, légaux et illégaux, pour s’acheter de nouveaux vêtements à la mode. Ils sont de vrais carnavals. Souvent, ils louent des mini-bus pour faire du tapage dans la ville.
Etre Buzzman ( faire 1K de likes aux réseaux sociaux )
Intégrant les réseaux sociaux, le seul objectif de ces jeunes est de se faire de nombreux likes. Ils veulent devenir populaires. Pour eux, tout moyen menant à ce but est bon. Plusieurs se donnent la tâche d’atteindre aussitôt la barre de 5000 amis et toujours aimer et commenter les postes des autres afin que ceux-ci en fassent autant pour les leurs. Ils vous poluent avec des invitations d’amitié et ont toujours les mêmes commentaires sur tous les postes.
Ce que c’est avoir une base
Aujourd’hui tout le monde s’imprègne l’idéologie d’avoir une base. « Zala na base » devient le mot d’ordre dans le chef de ces jeunes qui n’hésitent plus à intégrer des groupes des gangsters. C’est pour eux une garantie sécuritaire. Et surtout, le moyen facile de se faire de l’argent à travers le phénomène « evapo » ou « champio asepeli n’ango » c’est-à-dire ravir aux gens leurs biens aux coins des avenues. Dans ce groupe, ils sont initiés à la consommation de la boisson fortement alcoolisée, de chanvre et à des pratiques sexuelles odieuses.
S’il y a un mot qui qualifie le mieux ces jeunes adolescents à Kisangani, c’est « l’incivisme ». Rebelles à toute forme d’encadrement, ils deviennent eux-mêmes une menace pour leur avenir et un danger pour la société. Une partie se convertit, heureusement, après quelques années de plus . Mais force est de constater que certains y prennent goût et y demeurent.
Patrick ISAMENE
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